ADAPTER LA CONDUITE DU CHEPTEL

 

 

Adapter le cheptel à des conditions d’augmentation globale de la température et aux coups de chaleur plus fréquents peut imposer plusieurs types de changements dans la stratégie zootechnique de l’exploitation, notamment en termes de génétique et de conduite du cheptel. Ces choix zootechniques font partie d’une stratégie globale du système d’élevage, et ils sont fortement liés aux ressources fourragères et en aliments disponibles. Pour les évegaes de ruminants, ce levier est donc à réfléchir conjointement avec le pilotage de l'herbe et des fourrages (cf. Piloter la ressource alimentaire du cheptel). 

Adapter la génétique du cheptel

Les premiers choix techniques abordés dans ce levier visent à améliorer la capacité intrinsèque de l’animal à résister aux conditions climatiques futures, afin d’assurer son bien-être et une production stable pour l’exploitation.  

Chez les ruminants, les critères de choix des reproducteurs peuvent s’orienter selon les trois points suivants pour amener plus de résilience dans le cheptel :

Choisir des reproducteurs avec des bonnes capacités de robustesse

Choisir des reproducteurs efficients sur l'exploitation des ressources

Choisir des reproducteurs résilients face aux aléas climatiques

 

 

 

Le croisement entre races est une autre approche, qui tend à se développer dans les exploitations dans le contexte du changement climatique. En effet, cela permet de combiner les aptitudes de plusieurs races et de maintenir une diversité génétique au sein du troupeau pour en renforcer la résilience. 

Faire du croisement entre races complémentaires

L’adaptation de la génétique des animaux par le choix des reproducteurs ou les croisements sont des leviers qui doivent être anticipés car les résultats seront visibles sur le long terme.

Pour les élevages avicoles, il existe une pratique qui permet d’améliorer la capacité des animaux à résister aux fortes chaleurs, celle-ci est encore peu répandue en France :

Faire un conditionnement embryonnaire ou précoce des poussins (aviculture)

 

Renouveler et diversifier les cheptels

Dans le cas de renouvellement du cheptel ou de diversification des ateliers, les choix concernant la génétique et de la conduite du cheptel sont primordiaux dans une démarche d’adaptation au changement climatique.  

L’élevage de races locales adaptées au territoire ou dites « rustiques » est une des stratégies qui peut permettre d’améliorer la résilience de l’exploitation. Elle nécessite cependant d’être intégrée dans une reconception profonde du système d’élevage afin de valoriser des génétiques moins productives mais plus robustes face aux aléas climatiques (notamment le stress thermique et la variabilité de la disponibilité en ressources alimentaires). 

Elever des animaux à la génétique locale ou rustique

 

Par ailleurs, l’élevage d’espèces animales complémentaires est également un choix pertinent afin de disposer de davantage de flexibilité pour l’exploitation des ressources alimentaires. Les systèmes en poly-élevage sont actuellement étudiés pour leur plus grande résilience face au changement climatique (Prache et al., 2018), mais ils nécessitent cependant une maîtrise technique exigeante. 

Elever des espèces complémentaires

 

Optimiser les effectifs

Afin de faire face à l’instabilité climatique et autres aléas associés (économiques, énergétiques, etc), il peut également être nécessaire de faire correspondre l’effectif du cheptel aux ressources présentes dans l’agroécosystème local (herbe, fourrage et concentrés autoproduits en fonction de la SAU ou produits par des voisins) pour renforcer le niveau d’autonomie alimentaire du troupeau :  

Optimiser les effectifs et le renouvellement

 

Ces stratégies peuvent également représenter des opportunités pour s’inscrire dans des démarches qualité afin de mieux valoriser la production (sous SIQO par exemple) et/ou pour diversifier les activités : polyculture-élevage, atelier de transformation des produits, mise en place de circuits courts, etc. (cf. Diversifier les productions).

 

Adapter les stratégies et les calendriers de production

Enfin, moduler les stratégies de conduite et de reproduction en fonction des cycles naturelles et des périodes les moins stressantes pour les animaux permet de mieux sécuriser le niveau de production, par exemple en évitant de faire coïncider les périodes de mise bas avec les périodes de stress thermique.  

Adapter les stratégies et calendriers de production

 

 

RESSOURCES TRANSVERSALES AUX TECHNIQUES DEPLOYABLES DANS CE LEVIER

Outils techniques et guides d’accompagnement

  • L’outil Autosysel permet d’accéder à des ressources sur l’autonomie alimentaire des élevages, et présente des stratégies de conduite du cheptel qui recoupent les choix techniques présentés ci-dessus.

 

Outils d’animation et de co-construction de stratégies d’exploitation

  • Le jeu sérieux Lauracle « Levier d’AUtonomie pour Résister aux Aléas CLimatiquEs » : ce jeu-outil permet de discuter de l’intérêt de chaque pratique d’adaptation dans des contextes locaux.

  • Le jeu sérieux Rami Fourrager® aborde les trajectoires de transition des systèmes fourragers face à différents enjeux, dont l’adaptation au changement climatique. Il aborde aussi bien des leviers agronomiques que zootechniques.

     

Pour en savoir plus sur l’ensemble des leviers et pratiques en lien avec l’adaptation en élevage

  • ACLIMEL est un espace de ressources géré par IDELE, dédié à l’anticipation et à la gestion des aléas climatiques en élevage. On peut notamment y retrouver la liste des travaux régionaux qui ont été réalisés sur la gestion des aléas climatiques en élevage.